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Est-Cris – Roumanie, voix et regards

31 mars 2006 de 0h00 à 1 avril 2006 de 23h59

Est-Cris - Roumanie, voix et regards

Est-Cris – Roumanie, voix et regards

Vendredi / 19h Lectures et performances poétiques / musique / échanges

Letitia Ilea, poète > lectures bilingues de ses textes et d’auteurs roumains contemporains Isabelle Randrianatoavina, comédienne, ex-membre du collectif Le Larynx > performance poétique (textes de Ghérasim Luca, poète roumain de langue française)

Patrice Gabet, violoniste et saxophoniste du groupe Aksak (musique des Balkans) > improvisations musicales qui mêleront ses cordes et son souffle à la parole poétique

Cinéma documentaire / échanges

Vidéogrammes d’une révolution

de Harun Farocki 1992, 107 mn, couleur

Samedi 1 er avril à 19 h Lectures et performances poétiques / échanges

Letitia Ilea, poète > lectures bilingues de ses textes et d’auteurs roumains contemporains

Carmen Mihai, écrivain et universitaire, auteur de Roumanie multiple (Ed. Autres Temps) > paroles de Roumanie, échanges

Voyage dans l’irréalité immédiate

de Jean Lefaux et Anca Hirte

2004, 77 mn, couleur en présence d’Anca Hirte, cinéaste

Et puis musique.


> Letitia Ilea est née à Cluj où elle vit. Elle est poète et professeur de français : “souvent le premier vers vient en français”, dit-elle. Elle a publié plusieurs recueils en roumain : Euphémisme (1997, éd. Idea), Chiar viata (1999, éd. Paralela 45), O persona seriosa (2004, éd. Limes) ; et en français, langue dans laquelle elle se “tra- duit” elle-même : Lorsque je suis née (2003, Revue Europe, n°894), Apprivoiser le silence (2005, édi. Autres Temps), Est-Cris (2005, éd. Transignum), Terrasses (2005, CIPM), résultat d’une rési- dence au CIPM, poèmes écrits à diverses terrasses de cafés marseillais, occasion d’un rendu au public marseillais par la voix de l’auteur elle-même.

la langue dans laquelle j’ai prononcé mes premières paroles est une langue morte.parce que mort est l’enfant aux pleurs de qui venaient s’abreuver les papillons.parce que morte est la flamme dans les yeux de ma mère.et mort est mon père qui dans cette langue a crié son refus.son insoumission.personne ne l’a écouté.cette langue, je l’ai aimée d’un amour sans pareil.cruel comme tout amour.cette langue, je ne peux plus y boire à ma soif.y cacher mon visage.je l’ai aimée et elle m’a punie.donnez-m’en une autre.donnez-moi une autre langue pour crier ma douleur.une langue où je puisse pleurer mon père.et, pourquoi pas, les années que j’ai mis pour comprendre”.

Le Réberbère, extrait de Terrasses, CIPM, 2005

Letitia Ilea figure parmi les auteurs invités par l’AFAA au Salon du livre de Paris et à la tournée en France dans le cadre du festival “Francofffonies”. Elle était par ailleurs au programme des “Belles étrangères” consacré en 2005 à la Roumanie.

> Vidéogrammes d’une révolution, de Harun Farocki (1992, 107 mn, couleur) Décembre 1989. 

 

La révolution roumaine est télévisée. La maîtrise de l’image permet celle du pouvoir : jusqu’ici, le film enregistrait l’histoire ; depuis, “si le film est possible, alors l’histoire est également possible”. Remontage d’images professionnelles et amateurs des événements, ce document émouvant et humoristique, d’une grande maîtrise formelle, est une chronique, une analyse et un monument. Grand cinéaste allemand, Harun Farocki dit de son travail : “Il faut être aussi méfiant envers les images qu’envers les mots. Les deux sont tissés dans des contextes de signification. […] Ma voie, c’est d’aller à la recherche d’un sens englouti et de déblayer les images”.

> Voyage dans l’irréalité immédiate, de Jean Lefaux et Anca Hirte (2004, 77 mn, couleur)

Oana est étudiante, Nicu technicien, Lucian journaliste et Horian-Roman philosophe et écrivain. Ils nous parlent de leur pays la Roumanie et de ses mythes. Ils parlent à cœur ouvert, dans un temps sus- pendu, hors du monde, dans un intérieur, le leur. Et leur parole est universelle.

Qu’y a t-il derrière ces images qu’elles ne peuvent dire : quel état d’esprit singulier autorise ces exactions, quel malaise paralyse la volonté et pourquoi là, de cette façon, et nulle part ailleurs ? Ce film, comme un voyage, pour élucider cette énigme.” Anca Hirte

> Anca Hirte est cinéaste, formée à la réalisation de films documentaires aux Ateliers Varan atelier Roumanie, installée à Paris depuis 1994. Elle a réalisé avec Jean Lefaux De la chute, film très remar- qué par la presse, puis Galipettes et pas de loups suivi de Les Petits loups dansent. Elle fût aussi conservatrice au Musée du Paysan Roumain à Bucarest.

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