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Identités remarquables

7 février 2006 de 18h45 à 16 mai 2006 de 23h59

Identités remarquables

Identité(s)

Ce mot lui seul amène un thème vaste et complexe qu’il semble urgent d’arpenter, de déchiffrer et d’épeler ensemble, pour en cerner la menace d’usure mais aussi les possibles reconfigurations. Confrontée à la perte ou à la dissolution dans un monde instable dont les fondations se déplacent, entre effritements et frottements, l’identité, qu’elle vacille ou s’affirme, nous oblige à nommer nos appartenances, multiples et mouvantes.

Quand nos agrégats se désagrègent, de quels autres faisons-nous désormais partie ? Entre la montée en puissance de l’individu et le repli communautaire, quelle place occuper ?

Le cinéma documentaire, souvent dit du réel, a sa carte à jouer dans cette "affaire" : lieu de joute et de confluence des réalités, lieu d’interrogation sur nos propres hésitations et certitudes, espace de construction de sens et d’ouverture critique.

Par ses formes et ses partis pris il dessine la diverse cité. Entre intime et universel, à l’articulation du sensible et du savoir, il est un champ fécond pour l’éducation populaire. Il permet la construction d’une pensée collective, dans une communauté du voir ensemble qui ne reste pas silencieuse et invente elle-même le débat, en un endroit (la salle de cinéma) qui peut alors (re)devenir politique, voire poétique. 

Car dans la manière dont chacun voit et se représente ce qu’il voit, aux côtés de l’autre qui fait de même, c’est bien sa propre identité, dans sa pluralité et singulièrement, que chacun est amené à questionner. Pour faire de ce terme autre chose qu’un signifiant flottant. Pour contrer la fuite des sens – littéralement leur dissolution – en maintenant vivant un esprit capable de remarquer l’inaperçu qui dérive ou la limite qui s’efface, pour les marquer à nouveau, autrement.

Cette programmation de films au Polygone étoilé, lieu de cinéma et d’accueil dans ce quartier lui-même mutant de la Joliette, trouvera une suite à l’automne. Nous chercherons avec elle les questionnements sur ces appartenances multiples, celles des personnages et des situations qu’elle figure, celles-là même qui sont aussi les nôtres, individus spect-acteurs. Nous chercherons à les nommer pour leur donner droit de cité, en dehors des stigmatisations cloisonnantes ou à la marge des systèmes codifiés. Fussent-elles fantasmées. Fussent-elles dans un incessant ballottement entre deux ancrages : celui de la terre, des origines et de l’exil, de l’insertion ou de l’errance ; celui de la langue comme patrie, subie ou choisie.

Dans une époque de productions de masse où la consommation (y compris culturelle) tend à effacer les limites et les traces, le cinéma documentaire peut proposer solution en une langue qui ne ment pas, et nous aider à nous re-marquer à travers ses objets mêmes. Formellement.


Programmation 

Entrée libre – Buvette sur place

mardi 7 février

Dérive de Vanessa Springora et Camila Mora-Scheihing

2004, 52 minutes, couleur, France

"Il" – l'ami d'enfance – a progressivement dérivé vers une marginalité extrême conduisant à la figure du SDF puis a disparu. Au fil des témoignages, se recompose un portrait fragmenté qui dévoile sa personnalité secrète. L'itinéraire de cet homme errant est le miroir de toute une génération de l'entre-deux face à son appartenance sociale.    

vendredi 10 mars

La langue ne ment pas de Stan Neumann

2004, 80 minutes, couleur & noir et blanc, France

Le philologue juif-allemand Victor Klemperer a tenu de 1933 à 1945 un journal secret dans lequel il esquisse le vaste projet de décryptage du discours et de la langue nazis. De ce journal, Stan Neumann en a tiré un film, combat face à la tyrannie d'une langue empoisonnée, réflexion sur le pouvoir des mots de "penser à la place" de qui les emploie et d'agir sur les consciences. Un éloge de l'esprit de résistance et de liberté. 

mardi 21 mars 

Misafa Lesafa – D'une langue à l'autre  de Nurith Aviv

2004, 55 minutes, couleur, France/Israël/Belgique, VOSF

Venus de Hongrie, de Russie, d'Irak ou du Maroc, ils se sont installés en Israël peu après sa création ; "arrachés" à leur(s) langue(s) maternelle(s), ils trouvent dans l'adoption de l'hébreu un nouvel enracinement, une nouvelle patrie. Un questionnement autour du lien organique, spécifiquement israëlien, que l'hébreu tisse entre l'intime et le politique.

 

mardi 16 mai

Nos traces silencieuses de Sophie Bredier et Myriam Aziza

1998, 55 minutes, couleur, France

Une cicatrice ou toute autre marque sur la peau porte une histoire que la mémoire a pu ensevelir… La réalisatrice interroge le sens de ces traces silencieuses et mène l'enquête. Une enquête qui progressivement devient la quête de ses origines.


Chaque projection est suivie d’un débat. La présence des réalisateurs ou d’invités est prévue sur certaines séances. Nous consulter pour plus d’informations.

Ce cycle de films documentaires s'inscrit en contre point  aux conférences Identités à la dérive actuellement proposées 

par Echange et diffusion des savoirs à l'Hôtel du département. Informations : 04 96 11 24 50 / contact@des-savoirs.org

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