A qui profite la guerre en Colombie ?
25 février 2005 de 18h00 à 23h59
Un enlèvement toutes les dix minutes, 35 000 assassinats par an…, on ne compte plus les victimes d'une guerre civile qui, depuis plus de quarante ans, met la Colombie à feu et à sang. Alors que la démocratie et l'État de droit s'effondrent à vue d'œil, les pays du G-8 ont félicité le président Uribe Velez (extrême-droite) pour sa lutte exemplaire contre le terrorisme. Malgré la gravité de la situation, les iniquités sociales (60% des terres cultivables sont aux mains de 0,02% de la population), la répression et la censure, la Colombie apparaît souvent comme un exemple de croissance économique et comme une des démocraties les plus stables de la région.
Ce conflit souvent oublié qui fait autant de victimes que de bénéfices questionne la réalité de l’État de droit et de la démocratie, le rôle et l’intérêt des multinationales dans la déstabilisation d’un État ainsi que le principe et l’utilisation de l’aide financière américaine. Doit-on regarder la Colombie comme un laboratoire de la mondialisation libérale ?
Bienvenue en Colombie de Catalina Villar
(2002, Betacam SP, couleur, 65 min, v.o. espagnole s.-t.)
A la veille des élections présidentielles de 2002, Catalina Vilar, colombienne exilée depuis 1984, revient en Colombie. Au fil de ses rencontres – avec des chefs guérilleros, des dirigeants, des civils… -, elle tente de dénouer la complexité d’un conflit aux ramifications multiples. Et de rendre hommage à ceux qui, chaque jour, risquent leur vie pour défendre la dignité humaine.
Catalina Vilar est également la réalisatrice de Toto la Momposina et de Diario de Medellin (Prix du Long métrage au Festival de Nyon en 1998).
Ils ont fait taire un homme, de Nicolas Joxe et Yves Junqua
(2004, couleur, espagnol et français, 58 min)
Aux ordres d’une armée colombienne en guerre contre des guérillas marxistes, les paramilitaires représentent un mouvement de plus de 10.000 hommes, infiltrés dans toutes les institutions du pays, responsables de centaines de violations de droits de l’homme et de massacres et de milliers d’assassinats.
Nicolas Joxe et Yves Junqua, journalistes reporters d’image, signent un de rares films qui aborde l’importance et l’influence des paramilitaires dans le conflit armé que vit la Colombie, et leur connivence avec l’Etat.
Traverses Documentaires, un rendez-vous nomade à fréquence aléatoire de Peuple et Culture Marseille pour découvrir et débattre autour de films documentaires
Des films dont la force tient à la réalité qu’ils éclairent ou aux questions qu’ils posent tout en interrogeant les formes esthétiques. Des films qui méritent une (re)connaissance que l’oubli, le formatage ou le manque d’audience médiatique ne leur a pas permis.
Prochain rendez-vous : Geste du travail, geste au travail (mai 2005)