En publiant Furioso en 2008, Dimitri Bortnikov quitte sa langue maternelle pour écrire dans une autre langue, le français. Il ouvre la langue française, la déconstruit, la triture et la démembre pour plonger dans un réel contemporain dont les règles nous échappent.
Faite et défaite de nouvelles étrangetés, sa langue est façonnée à la fois par un rythme qui traduit l’état d’urgence, par une syntaxe syncopée et une ponctuation bousculée qui font de son écriture une expérience singulièrement déconcertante et par un lyrisme sombre.
Cette langue, arrachée aux bas-fonds de nos consciences, s'enfonce dans la boue du réel. Dimitri Bortnikov nous plonge ainsi dans la condition humaine et la difficulté qui est la notre de d'exercer le métier de vivre.
Ses personnages sont habités par la douleur, voire la fureur ou l’effroi. Planent sur eux les fantômes du pays d’origine et une persistance à s’affranchir du poids des ascendants, de la généalogie ou de leur condition. Univers où se côtoient le désespoir et la dérision, la violence et l’humour, la cruauté et une profonde humanité, le poids du passé et l’insatiable combat pour la vie. Une vie qui explose, gicle.
Ses narrations, écrites à la première personne, puisent dans la biographie de l’auteur tout en se jouant d’elle pour mieux révéler l’ambivalence du monde intérieur du narrateur et la multiplicité de ses identités. Cette proximité du narrateur et de l'auteur interroge les frontières entre la fiction et le réel.
La question de l'exil est présente en filigrane dans Repas des morts et sera également en question dans le roman que Dimitri Bortnikov écrira lors de sa résidence. Une partie de ce nouveau projet d'écriture se déroulera à Marseille et confrontera les différences culturelles nord/sud.
DIMITRI BORTNIKOV
Né en 1968 à Kouïbychev aujourd’hui Samara), Dimitri Bortnikov commence à travailler à quatorze ans comme aide-soignant dans une maternité où sa mère fut longtemps obstétricienne. Après des études de lettres, il s’enrôle volontairement dans l’armée. À la fin de son service, il est d’abord cuisinier, puis travaille dans une bibliothèque scolaire. Il commence très tôt à écrire des nouvelles mais n’est publié en Russie qu’à partir de 1998. La même année, il s’installe en France où il vit actuellement. œuvres
Cette résidence s'est déroulée en 2 temps en 2012. La résidence dans une première partie a permis de découvrir l'œuvre de l'auteur et son écriture. La seconde partie de la résidence a interrogé la traduction, ouvert des fenêtres sur le cinéma russe et mis l'écriture en question.
1ère partie du 1 er juin au 15 juillet Programme #1
2nde partie du 8 octobre à 24 novembre Programme #2
Rencontres littéraires
J'ai plongé mes mains dans la terre brûlante Square Léon Blum / Festival du livre de la Canebière / 10 juin / Marseille 1er -Partenariat avec Couleurs Cactus –
Autour de la langue Librairie Histoire de l'œil / 19 juin / Marseille 6e/ rencontre de l’auteur avec un groupe de stagiaires F.L.E. (Sud formation)
Assommons les pauvres ! – Ouverture de la saison littéraire avec Shumona Sinha Centre d’Animation Dugommier / 6 octobre / Marseille 1er
Je suis la paix en guerre Médiathèque Elie Alexis / 20 octobre / La Roquebrussanne (83)
Looking for Ivan Bibliothèque Georges Sand, Cinéma Les Lumières/ Samedi 17 novembre / Vitrolles (13) – Tsar de Pavel longuine (2009, 116', Russie)
Dimitri Bortnikov invite Elie Treese Librairie Histoire de l'œil / 24 novembre 2012 / Marseille 6e
Autour du cinéma
Regards documentaires Polygone étoilé / 22 novembre / Marseille 2e partenariat avec l’Alliance Franco-russe – Mirage d'un village russe de Luc Thauvin (France, 2011, 88')
Reconstitutions Polygone étoilé / 23 novembre / Marseille 2e – Earth de Viktor Asliuk (Biélorussie, 2012, 33’) /Sotchi 255 de Jean-Claude Taki (France, 2011, 115’)
Atelier de spectateurs –programmateurs Les russie Lycée Saint-Charles / 7 séances novembre 2012– mars 2013 / Marseille 1er – Un été avec Anton de Jasna Krajinovic (Russie, 2012, 61')
Autour de la traduction
La traduction, une contrebande littéraire cipM / vendredi 26 et 27 novembre /Marseille 2e Avec Gérard Conio et Dimitri Bortnikov
Projection du film 20 jours sans guerre de Alekseï Guermann (Urss , 1976, 101’) / Ciné-club /Alliance Franco-russe
Ateliers Lycée Saint Charles / 5 séances d’octobre à novembre / Marseille 1er & Collège Marseilleveyre /2 séances en octobre / Marseille 7e
Ateliers d'écriture
Voyages imaginaires Cattp Michèle Bastianelli / 5 séances de juin à juillet / Marseille 6e
L'autofiction, devenir soi-même en s'inventant Peuple & Culture Marseille / Mardi 30 octobre /Marseille 4e
Cabinet des lecteurs
Centre d'Animation Dugommier / 24 avril / Marseille 1er
Cabinet des [é]lecteurs / Librairie de L'Arbre / 13 juin / Marseille 6e
Le Cabinet des lecteurs à la plage / 11 juillet / Marseille 8e
Centre d'Animation Dugommier / Mardi 23 octobre / Marseille 1er
Théâtre du Petit Matin / 15 novembre / Marseille 6e
Presse et radio
Le monde respire par ses plaies / Article Zibeline n° 54 de Fred Robert
Emission Des Bâtons Dans Guy Roux -Dataplex 12 juin 2012 22 h
lecture par Dimitri Bortnikov / Je suis la guerre en paix – Lettres d'Ivan le sévère dit le terrible traduction Dimitri Bortnikov parution octobre 2012 Allia
L'observateur russe / article d'Eugène Zagriebnov – 26 octobre 2012
Critique du Syndrome de Fritz (Libretto-2012) / Blog Les P'tites notes – 2 décembre 2012
Passionnément Bis – lecture d'extraits de Face au Styx, roman en cours que l'auteur a pu avancer dans le cadre de sa résidence du 17 au 21 décembre 2012 tous les jours à 14h sur radio Grenouille (88.8 fm), émission fruit d'un partenariat entre le cipM et Radio Grenouille.
Une résidence soutenue en 2012 par
Manifestation organisée dans le cadre de la Saison "France-Russie 2012, langues et littératures"
Mise en œuvre par L'Institut français, et soutenue par le ministère des Affaires étrangères et européennes ; le ministère de la Culture et de la communication ; le ministère de l’Education nationale ; le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; l’Ambassade de France en Russie