ORALITURE#7 – Ca commence toujours avant
30 mars 2016 de 20h00 à 23h59
La poésie annule le temps mais, par ce geste, elle fonde aussi un souvenir absolu. Son travail de vérité convoque des parenthèses de l’avenir en révélant des passés et des présents que l’Histoire ne peut assouvir. Langue qui transforme la vie, et vie qui en retour la bouleverse, elle est la lumière d’un invisible qui raconte un monde qu’on ne voit pas à force de le voir. Le réel qui fuit devant nous chaque fois que nous voulons le saisir, revient dans nos bouches comme un couteau en faisant saigner nos paroles.
La poésie raconte des histoires de la poésie, et la poésie est une histoire que l’Histoire ne connaît pas. Exploratrice des inconnus du réel, elle devient l’inconnu fondamental qui nous constitue.
À l’heure où l’humanité oublie ses poèmes, le devoir de la poésie a le devoir de toutes ses mémoires.
Serge Pey
Retour en arrière – Comment l'écriture porte-t-elle l'expérience ou la trace du XXème, siècle de mutations et de transformations importantes. Interrogations sur l'Histoire, retour sur les histoires (techniques, sociales, politiques …), multiplication des points de vue…
Les trois auteurs invités nous donnent à repenser notre histoire, nos histoires, autrement, nous proposent de re/déconstruire le siècle précédent et de noter ce qu’il en résulte aujourd’hui.
Résidence programmée du 28 janvier au 30 mars 2016
Emmanuel Adely
Emmanuel Adely est né à Paris en 1962. Depuis 1993, il a publié près d’une vingtaine de livres dans différentes maisons d’édition – des éditions de Minuit aux éditions du Seuil en passant par Stock, Losfeld ou Argol… – textes qui explorent le rapport entre réel et fiction dans ses dimensions familiales, affectives, sociales ou politiques, et s’illustrent dans une écriture flux, souvent libérée d’une seule traite et, dans une spontanéité, celle-là même qui caractérise la parole, balayant jusqu’à l’ultime ponctuation. Ce questionnement littéraire, ancré jusque dans l’actualité s’expérimente dans un champ formel ouvert : romans, nouvelles, pièces radiophoniques, mais aussi films et vidéos, lectures performatives…
Emmanuel Adely travaille dans son œuvre aux rapports et aux écarts qu’entretiennent l’expression orale et l’expression écrite, à la possibilité « d’écrire comme on parle et de lire comme on dit ». C’est dans cette approche des potentialités d’atteinte d’une réalité orale par l’écrit qu’il aborde les conventions qui lient l’individu et les différentes cellules normées qui le déforment et le forment. Ses livres, qui peuvent user de plusieurs voix, se faire l’écho d’un extérieur « objectif », ou bien utiliser le « je » narratif en font une des voix les plus singulières de la littérature contemporaine.
Son oeuvre ( séléction)
fictions
La Très Bouleversante Confession de l’homme qui a abattu le plus grand fils de pute que la terre ait porté, Éditions Inculte, 2014
Sommes, Éditions Argol, 2009
Genèse, Éditions du Seuil, 2008
Mon Amour, Éditions Joëlle Losfeld, 2005
Mad about the boy, Éditions Joëlle Losfeld, 2003
Fanfare, Éditions Stock, 2002
Jeanne, Jeanne, Jeanne, Éditions Stock, 2000
Agar-agar, Éditions Stock, 1999
17 Fragments de désir, Éditions Fata Morgana, 1999
Les Cintres, Éditions de Minuit, 1993
textes
mororless, in revue "Décapage" n°53, été 2015
tous les jours ça, in revue "Espace(s)" n°11, mars 2015
Digestio Historiae, in "Magazine Littéraire", sept 2014
la fiction est tout ce qui a lieu, in collectif "Devenirs du roman" Inculte, 2014
Décanecdotes, in revue "Décapage" n°45, automne 2012
fondation, in revue "303", catalogue Estuaire, juillet 2012
etsuacoloh, in "Face à Sebald", éditions Inculte, automne 2011
nevermore, in "Jamais", éditions moos/Brugger, octobre 2011
ie, collection PickPocket, on I-Phone, mai 2011
PlayLife, tiré à part de la revue "formation", de l’afpa, printemps 2011
opus 48, in revue "Décapage" n°43, printemps 2011
De Viris Illistribus, in "Cahier du Refuge" n°198, revue du Cipm, février 2011
HOMO MMIX, in "Overwriting", mars 2010
Un Bestiaire, Éditions Jean-Claude Loubières, 2010
Vade mecum, in revue "Décapage" n°40, automne 2009
Still life, in "La Meute", éditions Lieu Unique / Coiffard, mai 2009
jardin à la française, in Runbook, mai 2009
No more reality – Éléments pour les années 00, in nmr, 2007-2008-2009-2010
je paierai je paierai je paierai comme j’ai payé, in Libération, 8 oct. 2008
Cinq Suites pour violence sexuelle, Éditions Argol, septembre 2008
BabyLand, Éditions Le Passager clandestin, juin 2008
Nicolas Tardy
Écrivain né en 1970, vit à Marseille.
Publie sur différents supports et donne des lectures publiques. Travaille parfois en collaboration avec des artistes (Leïla Brett, Claude Horstmann, ElisabethMercier devient NatachaHerbert, Frédérique Loutz) ou des musiciens (Sophie Agnel, Corentin Coupé, Ghislain Gabrelle, Arnaud Mirland, Ka Moda, Érick d'Orion).
Anime des ateliers d'écriture depuis 1999.
Son oeuvre ( séléction)
Chatte dans Bite cul nichons & chatte, Éditions Ripopée, Nyon (Suisse), 2012.
Avant l'arrivée, Éditions Contre-Pied/A&P, Martigues, 2012.
Un homme tout juste vivant pays des merveilles, Éditions de l'Attente, Bordeaux, 2011.
LE QUÉBEC LIVRE, Éditions Contre-Pied/A&P, Martigues, 2009.
Routines, Éditions de l'Attente, Bordeaux, 2006.
Sur les genoux, Éditions de l'Attente, Bordeaux, 2004.
Poèmes ménagers, Éditions de l'Attente, Bordeaux, 2002.
PAS RÉSUMABLE, Éditions Contre-Pied/A&P, Martigues, 2001.
Catalogue, Collection Week-end, Éditions de l'Attente, Bordeaux, 2000
Chormaux moisis, Éditions La Chambre, Marseille, 1999.
Décalaminages, Éditions Edgar Tampion/A&P, Martigues, 1999.
Compréhension du monde (tentatives), Éditions Passagers, Avignon, 1997.
Comment j'ai découpé certains de mes poèmes, Éditions Contre-Pied/A&P, Martigues, 1996.
Pour en savoir plus : http://nicolas.tardy.free.fr
Gauz
Armand Patrick Gbaka-Brédé alias Gauz est né à Abidjan en 1971. Pendant les cinq années qui suivent l’obtention de son diplôme de biochimie, il décide de ne rien faire et sillonne la Côte d’Ivoire pour mieux connaître son pays. Gauz considère, d’ailleurs, cette période comme son premier poste en tant qu’observateur de l’autre.
Après cette période, il part poursuivre ses études en France à l’Université de Paris-Jussieu et exerce successivement divers métiers, de vigile à jardinier avant d’être photographe et rédacteur-en-chef d’un journal économique, News & co. Il participe à la rédaction d’un scénario sur l’immigration des jeunes Ivoiriens Après l’océan, film d’Eliane Delatour. Gauz réalise des courts métrages documentaires dont Quand Sankara…, lors du Forum Social Mondial de Bamako en janvier 2006, donnant la parole à des jeunes qui reprennent le discours que prononça Thomas Sankara à l’assemblée de L’ONU en 1984 à New York.
Son oeuvre
Debout-payé, le nouvel Attila, 2014, 1er prix des libraires Gibert Joseph, Meilleur premier roman français par la rédaction de Lire. Edité chez Livre de poche, en octobre 2015