Jean Luc Raharimanana
18 décembre 2003 de 18h00 à 19 décembre 2003 de 23h59
« Et la nuit s’installe, trou noir dans le jour. Et le jour s’engouffre dans le trou de la nuit, spirale, s’y meurt. Voici les ténèbres…
Brusque poussée du vent.
Claque mon cœur sur les nuits de solitude,
Nuit ô ombre du jour,
Nuit de solitude, silence…
Froid qui est tombé dès l’horizon obscurci. Froid spiralant autour du corps, se fermant en étau, se rétrecissant en tenaille, vous étranglant. Place déserte. Ce soir, il n’y aurait personne. Non, personne. Voici la nuit, voici mon univers. »
Nuit, in Lucarne
(Le Serpent à Plumes, 1999)
Jean-Luc Raharimanana est né en 1967 à Antananarivo (Madagascar).
Licencié ès lettres en 1989, il obtient deux mois plus tard le prix de la meilleure nouvelle de Radio France Internationale et accepte la bourse d’études qui lui permet de partir en France. Arrivé à Paris, étudiant à la Sorbonne et à l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales), il obtient un DEA dont le sujet porte sur les contes malgaches. Il enseigne par la suite, tout en collaborant à de multiples manifestations littéraires, pédagogiques et journalistiques, qui révèlent toute la dimension de l’écrivain engagé.
Il consacre aujourd’hui tout son temps à l’écriture, à la recherche et à la restitution d’une mémoire trahie, par des récits où se confondent mythe et réalité, héritages de légendes que racontait son père professeur d’Histoire, mais aussi porteurs de la violence, de la misère et de la mort dont il fut le témoin direct dans le Madagascar de son enfance. Ecrits directement en français dans une langue haletante, rageuse et bousculant parfois la syntaxe, ses textes conservent le souffle de l’oralité et le rythme de sa langue maternelle.
Ses principales publications
Lucarne, Paris, Le Serpent à plumes, 1996 (nouvelles) • Rêves sous le linceul, Paris, Le Serpent à plumes, 1998 (nouvelles) • Nour, 1947, Paris, Le Serpent à plumes, 2001 (roman) • Dernières nouvelles de la Françafrique (collectif, nouvelles), Ed. Vents d’ailleurs, 2003.