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Déplacements #1

7 décembre 2011 de 19h00 à 23h59

Le cinéma et l’art n’ont cessé ces dernières années de se rapprocher et de se nourrir mutuellement. Si le cinéma expérimental a, depuis longtemps déjà, ouvert la voie à de telles rencontres, c’est à l‘intérieur du champ documentaire contemporain que ces jonctions se révèlent aujourd’hui particulièrement fécondes. Photographie, art vidéo, expérimentations sonores, pratiques d’installations ou encore littérature (dans son sens le plus élargi) : en se référant et en empruntant à d’autres catégories esthétiques, des cinéastes tentent de renouveler les formes documentaires, ce qui n’est pas sans conséquences sur la construction des récits, le rapport au « réel » et, surtout, la perception et la mise au travail du spectateur. Car s’il existe bien, de notre point de vue, une convergence entre ces différentes formes, il reste à en déterminer non seulement les multiples paramètres mais aussi les effets qu’ils produisent sur la conscience du spectateur, notamment dans leurs dimensions politiques et imaginaires (l’un n’excluant pas forcément l’autre).

 

Fruit de la collaboration entre l’association Peuple et culture Marseille et le laboratoire artistique les grands terrains, cette première programmation constitue le démarrage d’un cycle en forme d’atelier autour de ces questions. Un atelier ouvert aux spectateurs et aux adhérents des deux structures, conviés, lors de séances régulières de travail, à réfléchir ensemble à ces problématiques pour élaborer les prochaines séances publiques qui se dérouleront durant l’année 2012.


Identities de Nino Rodriguez (1991, 7 min, USA)



Un homme “s’entretient” avec le réalisateur qui n’a conservé que les résidus de son discours : spasmes, borborygmes, déglutitions, hésitations, bruits divers du corps. Une expérience radicale et bouleversante des rapports entre continuité et discontinuité humaine.
 
Nino Rodriguez,  né en 1968 à Los Angeles, a grandi en Californie du Sud. Il a étudié le cinéma la vidéo et la composition musicale à l’UCLA (University of California, Los Angeles). Ses œuvres sont exposées dans les grands musées internationaux. 

 

L’Arrière-Pays de Safia Benhaïm (2009, 50 min, France)

Fin de jour, campagne française. Une femme, ma mère, se promène dans les paysages du Morvan, où elle a choisi de vivre parce qu’ils lui évoquaient sa terre d’enfance, le Maroc. Réfugiée politique communiste, elle a vécu plus de vingt ans en exil. Dans ces paysages élus du Morvan, vont peu à peu surgir des réminiscences de l’autre lieu.
Un pays s’invente dans la mémoire de l’exilée, un pays qui n’existe pas, suspendu entre le souvenir d’une terre absente et la présence d’une autre, entre l’enfance lointaine et une utopie à venir.
Un territoire intérieur, une géographie et un temps mental, seul pays de l’exilée, se propage, semblable aux esprits qui peut-être peuplent la maison.
 
 "Et je dirai que si l’arrière-pays m’est resté inaccessible – et même, n’existe pas – il n’est pas pour autant insituable, pour peu que je renonce aux lois de continuité de la géographie ordinaire ".  L’Arrière-Pays, Yves Bonnefoy
 
Safia Benhaïm, née en 1977, vit et travaille à Paris. Elle a récemment exposé son installation L'Atlantide au 56ème Salon de Montrouge, oeuvre également présentée en décembre 2011 à la Cité de l'histoire de l'immigration.

 

Corridor de Sarah Vanagt (2010, 7 min, Belgique)

Symbole d’ignorance et d’obstination, l’âne souffre d’une assez mauvaise presse. Passionnée par la bête au point de nommer sa société de production « Balthazar » en référence à l’âne du célèbre film de Bresson, Sarah Vanagt redore la robe du quadrupède en filmant la rencontre entre Norbert et Mary dans une résidence pour personnes âgées, située dans le Comté de Devon, au sud-ouest de l’Angleterre. D’un côté un homme âgé, qui a perdu l’usage de la parole, un être hébété au regard absent, un corps proche de la mort. De l’autre, une ânesse, docile au poil blanc et soyeux.
 
Sarah Vanagt, né en 1976 , vit à Bruxellesétudié l'histoire à l'université d'Anvers, de Sussex et de Groningue, et le film à la National Film and Television School (Royaume-Uni). Elle réalise des documentaires, des installations vidéo et des photos.
Actuellement Vanagt travaille sur un film basé sur frottages au crayon réalisés dans le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie à La Haye. 

 

Zone of initial dilution d’Antoine Boutet (2006, 30 min, France)

D'une région entre destruction et construction, Antoine Boutet a ramené des images à la beauté immobile qu'il dévoile comme une succession de tableaux. S'attachant à l'inscription des silhouettes humaines dans les formes architecturales, il imprime en images et en sons un univers plastique maîtrisé qui témoigne de la dialectique du changement et offre une expérience de cinéma qui laisse une pleine place à la sensation.

 

Antoine Boutet est né en 1968. Diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Pau et de l'Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, il réalise des bandes vidéo expérimentales et documentaires et des installations exposées en France et à l'étranger, dont Conservation-conversation, en 2005. Antoine Boutet vit et travaille actuellement à Paris.
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