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Au seuil du commun

6 février 2015 de 0h00 à 8 février 2015 de 23h59

“La démocratie n'est portée par aucune nécessité historique et n'en porte aucune. Elle n'est confiée qu'à la constance de ses propres actes. La chose a de quoi susciter de la peur, donc de la haine, chez ceux qui sont habitués à exercer le magistère de la pensée. Mais chez ceux qui savent partager avec n'importe qui le pouvoir égal de l'intelligence, elle peut susciter à l'inverse du courage, donc de la joie.”
Jacques Rancière

Cette programmation est plus qu'une liste de films autour du thème “conflit(s)”: c'est une matrice qui intègre en elle-même l'aspect conflictuel. Mon propos de programmateur est de faire dialoguer chacun de ces films entre eux, les rapprocher, les faire se répondre, s'entrechoquer. et donc les faire eux-mêmes entrer en conflit(s). En quelque sorte, je vous propose un dispositif en forme d'ouvroir de programmation potentielle. Le cœur de ce projet est la forme du montage, qui devient, avec le travail de chaque spectateur, un montage de formes: montage de differentes constellations des conflits – de classe, de races, de peuples, de mondes, de societés, d'indentités. Là réside la potentialité critique. Entre l'impétuosité politique de films militants des années 70 et l'astuce de documentaires de création d'aujourd'hui, on verra l'histoire elle-même du cinéma du réel se déplier: une forme qui va du cinéma direct – une fausse naïveté qui cache une manipulation – au film-dispositif – le classique huis-clos réinterprété ironiquement – jusqu'au film que mime la fiction en tous ces détails. De l'utopie révolutionnaire à l'impasse intégriste (chretienne et islamique), de l'échec politique à une nouvelle tentative de dialogue: les personnages de ces films sont des femmes et des hommes toujours à la recherche d'une mise en commun possible, d'une communauté qui vient."
Federico Rossin

Critique et historien du cinéma, Federico Rossin mène des travaux de recherche dans le champ du cinéma non fictionnel, expérimental et d’animation.

Programmateur indépendant, il travaille régulièrement pour des festivals et des cinémathèques en Europe : États généraux du Film Documentaire de Lussas (2009-2014), Cinéma du Réel (2011-2014), DocLisboa (2012-2013), Filmmaker of Milan (2007-2012), IVAC à Chypre, Musée du film de Vienne, Cinémathèque de Bologne, Cinémathèque Française, etc. Depuis 2008, il est aussi co-directeur artistique du NodoDocFest de Trieste.

Auteur de nombreux essais, il a aussi publié deux livres : American Collage. Il cinema di Emile de Antonio (2010) et Grzegorz Królikiewicz. Un maestro del cinema polacco (2012).

Au programme

La Reprise du Travail aux Usines Wonder  par les élèves de l'IDHEC (France,1968, 9')

"Le seul film qui soit un film vraiment révolutionnaire, peut-être parce que c'est un moment où la réalité se transfigure à tel point qu'elle se met à condenser toute une situation politique en dix minutes d'intensité dramatique folle”. Jacques Rivette, 1969.

Ce petit film, c’est la scène primitive du cinéma militant, la Sortie des usines Lumière à l’envers. C’est un moment miraculeux dans l’histoire du cinéma direct. La révolte spontanée, à fleur de peau” Serge Daney et Serge Le Peron, 1981.

Une Utopie concrète – Champs libres
Extraits des quatre films tourné au Portugal pendant la Révolution des Œillets.Quatre documentaires qui racontent la vie du projet révolutionnaire: l’occupation des terres par les paysans, leur organisation en syndicats, la création de coopératives et des unités collectives de production. La tentative de créer de nouveaux rapports de travail et de propriété, pour combattre, une bonne fois pour toutes, la faim et la misère et pour trouver un nouvelle liberté dans mise en commun des biens.

La loi de la terre de Grupo Zero (1977)
Terre d'avril de Philippe Costantini, Anna Glogowski (1977)
Scènes de lutte de classe au Portugal  de Philip Spinelli, Robert Kramer (1976)
Torre Bela de Thomas Harlan (1977)
 

Iranien de Mehran Tamadon (France, Iran, 2014, 105')

Iranien athée, le réalisateur Mehran Tamadon a réussi à convaincre quatre mollahs, partisans de la République Islamique d’Iran, de venir habiter et discuter avec lui durant deux jours. Se mèlent à la vie quotidienne, des débats sur la liberté, la religion, la place de la femme.
Une question emerge sans cesse : comment vivre ensemble lorsque l’appréhension du monde des uns et des autres est si opposée ?


 
 
Le coeur battant de Roberto Minervini (Etats-unis, Belgique, Italie, 2013, 101')

Sara est une jeune fille qui grandit dans une famille d'éleveurs de chèvres. Ses parents scolarisent leurs douze enfants à domicile et leur enseignent les préceptes stricts de la Bible.  Lorsqu’elle rencontre Colby, un jeune rodéo amateur, la jeune fille remet en question le seul mode de vie qu’elle ait jamais connu.


 
 

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