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Afrique, si proche et si loin…

25 mars 2016 de 18h00 à 23h59

Afrique, si proche et si loin...

Nouvelles graphiques d'Afrique

Nominé pour le Prix Région Centre – Val de Loire au Festival BD Boum 2015 (ce prix consacre une bande dessinée, parue dans l’année, pour sa portée citoyenne).

 

Un garçon de 21 ans remet en question ses conditions de vie en Afrique subsaharienne, son éducation, son pays. C'est sur ces notes que débute ce recueil graphique de courtes histoires sensibles, entremêlant déambulations et pensées intérieures présentées sous forme de témoignages.

 

Laurent Boneau

 

Né en 1988 à Bordeaux, c'est lors de ses études en cinéma d'animation à l'école Estienne à Paris que Laurent Bonneau signe sa première bande dessinée avec son frère aux éditions Dargaud, la trilogie Metropolitan. Il poursuit ensuite cette voie, en parallèle de la réalisation de courts métrages durant le cursus suivi à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris en section photo-vidéo.

Ce jeune artiste bordelais d'origine a choisi de s'installer à Narbonne en 2012, au plus près d'une vie simple. Son travail, au travers de bandes dessinées, de peintures, ou encore de films, lui permet de varier les techniques avec inspiration et modernité en vue bien souvent d'une restitution de sensations intérieurs. Il est désormais auteur de 7 bandes dessinées à ce jour (2015), ainsi que d'une douzaine de courts films.

 

Bibliographie

 

Metropolitan, 2010 / 2013 

Douce pincée de lèvres en ce matin d'été, 2013

Rêves syncopés, 2013

Ceux qui me restent, 2014

Livre d'or Grand Angle 2015, 2015

Nouvelles graphiques d'Afrique, 2015

 

L'avis de Gauz

 

Comme au village, selon l'immuable code ancestral de l'accueil : « Akwaba, bienvenue, assieds-toi, bois de l'eau, et dis-nous quelles sont les nouvelles d'où tu viens ?». Fils du village ou étranger de passage, que l'on connaisse le lieu d'où tu viens ou que l'on en ignore tout, on se presse autour toi et on attend que tu racontes et que tu contes. Raconter des faits, des idées, des ambiances, des coutumes, bref raconter des histoires c'est bien, mais ce qu'attend aussi l'assemblée réunie autour de toi, c'est que tu lui montres ta langue, que tu lui dévoiles ton imaginaire, que tu lui ouvres comment ce monde inconnu de nous, a touché et interagit avec les « choses » de ton ventre à toi, bref, que tu lui contes aussi les histoires. C'est pourquoi le cercle de l'assemblée se resserre autour des « Nouvelles graphiques d'Afrique » de Laurent Bonneau qui raconte et conte si bien une Afrique si proche et si loin de tout le village France.  À l'indicatif, composée, décomposée, recomposée, il parle au présent d'une Afrique plurielle. Le dessin est beau, le crayon réussit la prouesse d'être à la fois hyper-réaliste et très suggestif. Parfois la planche précède la parole, parfois la parole devance la planche, certaine fois la planche se passe de la parole, d'autres fois l'une chevauche l'autre ou l'autre chevauche l'une, mais toujours, nous sommes transportés loin, loin, à une frontière. Récit ? Reportage ? Peinture ? Photo ? Poésie ? Essai ? Installation ? Rien de tout cela et tout cela à la fois. Au mieux, les frontières sont poreuses, aussi fantaisistes que les traits qui séparent les pays d'Afrique sur une carte… Au pire, elles sont inexistantes. Chaque « Nouvelle » est une invention, c'est un genre dessiné nouveau, inventée pour servir une prise de parole forte et très contemporaine. Il y a 10 nouvelles dans cet album : le raconteur est généreux. Il y a du nouveau dans cet album : le conteur est génial. On a la tentation d'imaginer que l'on pourrait comprendre le monde entier comme ça. Alors le cercle s'ouvre et laisse passer le conteur. On ne lui donne que « la moitié de la route » pour que vite il parte et vite il nous revienne par l'autre moitié. En attendant donc les « Nouvelles graphiques d'Ailleurs »… »

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