Afflux tendus : 24 h au travail
4 mai 2013 de 14h00 à 5 mai 2013 de 12h00
Dans un foundouk à demi-ensommeillé, laissez-vous traverser par des formes contemporaines de travail générées par le monde-flux. Travail élastique, étiré dans le temps et dans l'espace, qui mobilise l'être tout entier. Circulation ininterrompue de données et d'argent en open space. Economie de l'instantanéité ou de la rareté. Le territoire de la puissance est invisible et ne tient à aucune relation particulière avec une terre, un sol, un foyer. Vous pouvez conquérir un lieu sans l’occuper. Cela s’appelleun marché. (Edouard Glissant).
Mettez-vous en mode spatial et temporel dilaté et venez vivre trois fois huit heures de temps arraché au travail omniprésent (ou désespérément absent) pour vous y plonger …autrement. Pour y songer en images et en sons, avec d’autres. Pour interagir et livrer vos témoignages sur les relations – tendues comme détendues – que vous entretenez, vous et votre travail. Pour prolonger la nuit et en causer ensemble autour d'un café au petit-déjeuner.
Samedi, en continu à partir de 14h / Collecte de paroles
Samedi, 18h – / Projection
Fin de siglo de Marilyn Watelet et Simon Zaleski (Belgique, 1994, 54 min)
Chronique de la vie quotidienne des employés et des clients de Fin de siglo (fin de siècle), le célèbre magasin cubain dont le nom semble aujourd’hui emblématique. A travers les réunions du personnel, les élections du travailleur modèle ou le rationnement des clients, le fonctionnement de l’entreprise est une ode quotidienne au socialisme révolutionnaire, fondée sur le manque et sur les vertus de la pénurie.
Samedi, 20h – Ecoute
Open space / open stress
Document radiophonique de Charlotte Bienaimé, réalisation Emmanuel Geoffroy (et Alexandra Malka), Les pieds sur terre, France Culture, 2008, 28’
Alexandre et Thomas, sont deux jeunes consultants dynamiques. Après avoir joué pendant neuf ans « La comédie du bonheur », ils ont ôté le masque et racontent les désillusions et les souffrances du monde merveilleux de l'open-space.
Improvisation vocale et sonore par Ici-Même
Pour un revenu général de Toni Negri (extrait de Notre monde de Thomas Lacoste, 2012, 5’18’’)
Samedi, 22h – Projection
Well done de Thomas Imbach (Suisse, 1994, 75 min)
Dans une entreprise high tech, plus de 1 200 personnes sont occupées à contrôler les milliards de francs que représentent quotidiennement les transactions financières suisses, sous forme de flux sans fin de données.
Dans cet espace de travail ultra-informatisé, la caméra s'attache aux gestes, aux façons de parler, aux regards insignifiants. Inséré dans un montage sériel qui en fait une structure visuelle et sonore dense, un univers se dessine, où la violence subtile des technologies électroniques façonne la communication interpersonnelle et laisse des traces jusque dans la sphère privée.
Et voilà le travail de Florette Eymenier (France, 2009, 15 min)
Dans le monde du travail en mutation de nouvelles formes et de nouveaux modes de travail se font jour : travail nomade, temps flexible, travail virtuel, travail précaire, travail en réseau, nouvelles formes de travail à la chaîne. Les témoignages sont des récits écrits et portés à l'écran par des comédiens amateurs.
Dimanche, 10h – Rencontre-causerie
Diffusion de bribes de paroles collectées la veille et discussion autour de la programmation et des questions soulevées, avec Peuple & Culture Marseille et Ici-Même.